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Le petit Cloug
1 mars 2021

Phénoménale.

 

Petit portrait brossé par Lysiane Ganousse dans l'Est Républicain...

 

Claire Cordel avoue ne jamais se déplacer sans son carnet de croquis, ni sa trousse à crayons. « C’est quasi obsessionnel. Comme si j’avais peur de rater la moindre occasion de faire un dessin. »  Photo Patrice SAUCOURT

 

L’illustratrice Claire Cordel ou l’art de la satire tendre et hirsute        

Illustratrice de presse, Claire Cordel a le crayon incisif comme d’autres ont la dent dure, tout en associant poésie et grincements de mines. Et ce n’est pas le confinement qui pourrait la museler. Sa créativité au contraire ne s’est jamais montrée aussi… échevelée !

 

 

Spontanément, on lui propose l’appellation « artiste poético-trash ». Elle y réfléchit un bref instant : « Oui, pourquoi pas. Pour ma part, je me définis aussi comme artiste poélitique. Après tout, selon moi la poésie est aussi une forme de politique. »

Claire Cordel est femme d’engagement, artiste de conviction… et inversement. D’ailleurs, ça se voit à ses… poils aux pattes !

Pas les siens, merci. Mais ceux dont elle hérisse ses personnages de femmes, stars de ses carnets de croquis du moment, harpies hirsutes aux yeux exorbités, à la dentition conquérante, aux pieds démesurés, qui s’accrochent fiévreusement à la vie. « Un peu électriques ? Oui, c’est vrai que j’ai souvent envie d’exploser le carcan. » Et nul ne l’aurait deviné en cette jeune trentenaire tout sourire au verbe prolixe mais mesuré. Animée toutefois d’une saine colère féministe.

Le fait est que Claire Cordel est habitée par l’art depuis… « houlà ! Très longtemps ».

Sous forme d’illustrations de presse d’abord, au service de divers journaux indépendants. « Pas dessin de presse, mais bien illustration. Au-delà du propos, j’accorde une grande importance à la qualité de l’image. » Quitte à rentrer dans le lard à coups de crayon. « Mais attention, ce n’est jamais gratuit. Et si mes dessins sont satiriques, ils ne sont pas forcément toujours drôles. »

Un mot, un dessin

Parallèlement, elle réalise des images, pour le plaisir… de l’image. Sous forme de sérigraphies, ou pour nourrir des carnets qui, récemment, se sont découvert des appétits d’ogre. Des carnets comme antidotes à « ce contexte assez apocalyptique », qui a eu pour effet de « museler » les artistes.

Or ses pages ont la particularité de se remplir sous contraintes. Claire a en effet récemment adhéré au principe du Inktober, défiant les illustrateurs de créer chaque jour un dessin inspiré d’un mot imposé. Depuis le reconfinement, l’artiste nancéienne s’y est astreinte avec une rare discipline. « Mais aussi dans l’urgence à sortir toute la frustration encaissée. »

« Lutin », « cucurbitacée », « laboratoire », « luciole », etc., ont trouvé sous son crayon agité une interprétation déjantée. Où une certaine tendresse se fait jour entre deux grincements dents. Son personnage féminin (« il faut bien se rendre à l’évidence, j’ai quand même dû y mettre beaucoup de moi »), fait l’objet de mises en scènes aussi saugrenues qu’homériques. Tout aussi poético-trash que… poélitiques !

 

Lysiane Ganousse

 

 

 

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